Un tout petit point rouge
Une cité-état microscopique qui occupe une place de premier plan sur l’échiquier mondial.
Que l’on adhère ou non au modèle de société qu’elle propose, Singapour ne laisse pas indifférent. Elle intrigue par sa réussite
économique fulgurante, par sa politique univoque et par l’équilibre aigre-doux qu’elle maintient à toute force.
Florilège asiatique
L’équilibre doit être négocié à tous niveaux. À commencer par la religion : multiculturalité n’est pas un
vain mot lorsque l’on croise à quelques pâtés de maison temples hindous, chapelles, mosquées et sanctuaires confucianistes.
Singapour compte en outre quatre langues officielles (tamil, malais, mandarin et anglais), auxquelles il faudrait ajouter le
Singlish, cet anglais teinté de langues asiatiques, qui fourmille d’expressions savoureuses. Le mot "kentang", par exemple,
peut se traduire par "pomme de terre" et désigne familièrement les Singapouriens occidentalisés (sous-entendu : ceux qui ont
abandonné le riz au profit de la patate).
Un secret tracé dans le plan de ville
Comment un tel nœud de cultures survit-il sans s’écraser les pieds ? La réponse à cette énigme se laisse
découvrir dans l’architecture même de Singapour. La structure du territoire est une des clés de son succès. Vous n’êtes
pas féru d’urbanisme ? Nous non plus. Mais la City Gallery pourrait
tous nous faire changer d’avis.
Dans la majeure partie du territoire, l’État mêle systématiquement les peuples entre eux, pour éviter le phénomène de ghettoïsation.
Seul le centre historique se partage encore quelques quartiers ethniques. Découvrez-les en compagnie de ceux qui y ont
grandi : des visites guidées gratuites sont organisées quasi quotidiennement dans Chinatown et Little India.
De même, les musées sont nombreux à offrir gratis des tours guidés passionnants. Il ne vous reste qu’à planifier votre visite
au bon moment.
Nonchalance
Comme quoi, Singapour gratuit, c’est possible. Notez que Singapour très cher, ça existe aussi.
Par exemple dans le complexe de Marina Bay Sands, où il est possible de visiter trois boutiques Dior sur un même mall. Dès la fin
du jour, la baie que surplombe cet hôtel emblématique est un enchantement. L’air est doux, les illuminations y célèbrent
chaque jour de l’an. On y flâne insouciant d’un concert en plein air (Theatres on the Bay)
à une installation graphique audacieuse (Helix Bridge, par exemple, ce pont en forme d’ADN arachnéen).
Les cinq (autres) plus beaux souvenirs de Singapour
▪ Les soirées égrenées sur les berges de Clarke Quay.
▪ La flore dans tous ses états : explorez Gardens by the bay
et Singapore Botanic Gardens (le jardin des orchidées est une merveille).
▪ La mégalomanie du festival
Chingay, qui se tient 22 jours après le Nouvel an lunaire. Un carnaval créé de toutes pièces, ouvertement conçu pour souder la nation. On comprend que c’est du très grand
spectacle au moment où l’on réalise que les 300 ballerines qui enchainaient des entrechats sur Tchaïkovski n’étaient qu’une
petite partie du cortège.
▪ Les volatiles abrités par Jurong Bird Park.
▪ L’ambiance coloniale des quartiers où les shophouses, ces bâtiments fin 19e, ont encore pignon sur rue.
Avec le plaisir d’un thé aux épices siroté en terrasse. La parfaite recette ?
Un sachet de thé de Ceylan, plongé avec deux ou trois clous de girofle et une étoile d’anis dans de l’eau bouillante. Ajoutez du lait
« très chaud mais pas brûlant » à l’aide d’un mousseur. Un bâton de cannelle pour cuiller et c’est le bonheur sur vos lèvres.
Un site plein de ressources pour visiter Singapour (voire s’y expatrier) : www.paris-singapore.com
Texte : Yoneko NURTANTIO ©
Voyage réalisé en 2014