À l’ouest : Le vent se lève (Ken Loach, 2006)
L’Irlande du Nord est une terre déchirée, porteuse d’un passé qui unit et divise son peuple dans la douleur.
Les protestants pro-britanniques et les catholiques indépendantistes forment deux clans qui s’affrontent à couteaux tirés depuis
1921. Les tombes sont tout juste closes. Et la trêve prononcée s’entoure d’un climat à fleur de peau.
Vous avez voyagé en Irlande du Sud et à Dublin ? Vous aurez probablement peu ressenti cette tension. Lorsque vous monterez jusque
Belfast, vous remarquerez une ambiance très différente. Pour traiter ce sujet difficile, le musée d’Ulster* dit la difficulté
d’évoquer des évènements aussi récents (pour les Irlandais, il s’agit de parler d’un passé proche plus que de faits
d’histoire) : "Bien que nous partagions un même passé, nous n’en avons pas le même souvenir."[1]
>> Visitez à l’ouest de Belfast les murs de la Paix. Cette enceinte impressionnante sépare Shankill, le quartier protestant,
de Falls Road, son pendant catholique. De part et d’autre, on aperçoit des chapelets de drapeaux aux fenêtres, des mémoriaux vindicatifs
et des maisons couvertes de fresques tantôt violentes, tantôt pacifiques, toujours engagées.
Au nord : Titanic (James Cameron, 1997)
Lin, corde, tabac et navires : le quatuor qui a fait de Belfast une des villes les plus prospères d’Europe dès
le 17e siècle. Le cœur de la ville a longtemps battu au rythme des machines et des chantiers navals. Dont le plus célèbre restera celui
du Titanic.
C’est ici même, sur les quais de Belfast, que ce géant des mers a été imaginé et construit. Le Titanic, c’est 3 ans de chantier
(à peine !) et 3 millions de rivets placés à l’huile de bras (tout ça !). Le chantier Harland et Wolff laisse sa trace jusque dans
le ciel de Belfast, où un H&W sur fond de grue jaune vif brise la monotonie d’un ciel plombé.
>> Au nord, de la ville, revivez l’expérience Titanic au musée qui lui est dédié. Un incontournable.
Côté photos : pour l’ambiance des chantiers, on a choisi les Dockers de Maurice MacGonigal (des mains et des visages puissants
qui monopolisent le cadre). Et pour l’ambiance des quais, dans un registre franchement plus léger, on vous poste une photo de volatiles
– parce qu’à Belfast, ce ne sont pas les coqs, mais les mouettes et les goélands qui vous tirent du sommeil.
Photos : Gwenny NURTANTIO ©
Au sud : Le Cercle des poètes disparus (Peter Weir, 1989)
Côté sud, on cultive son jardin. Pour faire cela dans les règles de l’art, et avec un petit style
« Cercle des poètes disparus », filez découvrir :
>> la façade du Queen’s University (poussez la porte d’entrée centrale, c’est ouvert et c’est plutôt coquet).
>> le jardin Botanique, avec ses gazons taillés à la garçonne + ses fleurs bigarrées + son musée encyclopédique (qui passe
du fossile à l’expo photo). Le musée Ulster axe pas mal de communication autour de sa galerie-résumé, « Windows on the World », qui
vous rappellera le ton du Louvre Lens (quelques pièces-phares d’un peu partout / un peu tout le temps). En bref : un musée pour
tous les gouts et un jardin pour toutes les couleurs.
À l’est : Jimmy’s Hall (Ken Loach, 2014)
C’est encore une atmosphère à la Ken Loach qu’on retrouve dans les quartiers centre-est de la ville.
Le versant le plus ensoleillé du film Jimmy’s Hall donne le ton – soit lorsqu’il s’agit de pubs et de danses. Parce que
le centre-est, il vous raconte l’espoir de Belfast.
>> Rive gauche, des sculptures de plein air racontent le passé récent (sur les flancs du Big Fish en céramiques azur)
et appellent à l’apaisement (dans le cerceau de Beacon of Hope).
>> La vie culturelle éclot sur les berges. Toute bonne adresse à vous conseiller : le MAC. Expos, conférences, installations
autour d’une même thématique, le tout encadré par des médiateurs disponibles et pleins de ressources.