Le point commun entre Séoul et Disneyland
Ils sortent tout droit d’une fiction historique. Mais ce ne sont pas des figurants. Ce sont des touristes.
Des dizaines de touristes déguisés qui s’enthousiasment d’un bout à l’autre de la ville, armés de leur perche à selfies.
Les autorités touristiques ont frappé fort : elles offrent des accès gratuits à tous ceux qui portent le costume traditionnel.
L’opération est un succès phénoménal, vu le gout prononcé
des Coréens pour la mise en scène. Parmi les lieux qui résonnent de leurs flashs, 2 incontournables :
▪ le palais royal Gyeongbok-gung : où plusieurs visites guidées en anglais sont offertes tout au long de la journée.
De quoi imprégner passé, culture et faste tout en un.
▪ le village Bukchon Hanok : perché sur les hauteurs du quartier traditionnel Insadong. Toits de tuile et vue plongeante
sur Séoul, c’est du pur japonisant, mais ça fait son petit effet.
Du yin, du yang et des pâquerettes
- Et est-ce qu'on voit mieux dans une pièce parce qu'il y a deux lampes pareilles ?
- Je n'avais jamais pensé à ça, dis-je. C'est vrai que nous décorons nos intérieurs avec des redondances.
(Muriel BARBERY, L’élégance du hérisson, ch. 5)
Photos : Gwenny NURTANTIO ©
L’Asie ne cultive décidément pas notre gout de la symétrie. C’est parfois déstabilisant. Souvent exquis. Regardez la rivière
Cheongyecheon. L’aménagement de ce cours d’eau, posté au centre d’un boulevard bordé de gratte-ciels, ne correspond pas du tout
à nos standards. Étroit ici, tumultueux là-bas, avec des sinuosités, des pas japonais, des herbes folles par endroits et des pierres
équarries à d’autres. C’est tout simplement parfait.
Dans le sud du pays, dans la ville de Busan, un mémorial applique les mêmes principes.
Sis au cœur du cimetière des Nations Unies, le Mur du Souvenir multiplie les oxymores. Une flamme éternelle posée sur
un bassin d’eau. Des fleurs qui disent la vie face à un casque glacial. Tout rappelle l’équilibre délicat sur lequel s’est bâtie
la Corée du Sud.
Le jardin du Matin calme
Photos : Gwenny NURTANTIO ©
Miser sur l’asymétrie est un pari risqué. Mais s’il y a un endroit où il est réussi, c’est bien
au Jardin du Matin calme.
Plus de 300.000 m² de verdure, d’étangs, d’hibiscus et de gazons taillés au ciseau. Avec : des bonzaïs millénaires.
Un cottage anglais. Des arbres noueux taillés comme des brocolis. Et la montagne, en arrière-plan brumeux.
De quoi exalter toute la palette des couleurs florales.
Le jardin du Matin Calme, c’est du Monet sous les sakuras.
Prenez le pont de Giverny et ajoutez un pavillon japonais. Le décor est irréel.
On évolue dans les allées au rythme d’un fond musical paisible.
Et l’on ne s’étonne pas du nom donné à l’un des sentiers, baptisé "chemin du ciel".
Photos : Gwenny NURTANTIO ©
Hello City !
Contemplative à ses heures, Séoul est aussi à l’avant-garde de tout ce qui se fait, se dit et se pense de
branché en Asie. Vous avez dit "Gangnam style" ? Gangnam, c’est le nom du quartier hype de Séoul. Enfin, d’un des quartiers hype.
Parce qu’il y a aussi Myeondong, Hongdae, Itaewon,… La Korean Pop (ou KPop), c’est ici qu’elle est née.
Pour résumer : les boys bands sont morts, vive la KPop.
Côté gastronomie, on aurait pu vous parler du traditionnel bibimbap, mais on préfère vous raconter l’engouement coréen
pour les crèmes glacées architecturales. Taillées comme des roses, hautes de 30 cm ou lovées dans un cornet à l’effigie
d’un poisson, les glaces coréennes rejoignent le hall of fame du #FoodArt.
Photos : Gwenny NURTANTIO ©
Rendez-vous au 24e siècle
Et si le contemporain vous effraie par sa fugacité, Séoul a réponse à tout.
Il reste à vous rendre dans le parc du Namsangol pour méditer devant la capsule temporelle. Un bunker qui recèle 600 objets
représentant la vie quotidienne, depuis les téléphones portables jusqu’aux nouilles lyophilisées.
Rendez-vous en 2394, lors des 1000 ans de Séoul, pour l’ouverture de la capsule (avec fumée et roulements de tambour).
ASTUCE : devenir aussi stylé qu’un Coréen en 4 étapes
1. Opter pour les sandales les plus confortables du magasin (type bonne grosse semelle et bonnes grosses lanières), avec une
préférence pour le noir et blanc (ou l’argenté à la rigueur). Les chaussures 2000 % confort, c’est la base du style coréen casual.
2. S’engouffrer dans un t-shirt XXL normcore (bref, blanc) ou à imprimé rétro. Pas besoin d’aller au bout du monde : Bruxelles
offre son lot de petites adresses nineties.
3. Contrebalancer l’effet bibendum avec un chino à revers (ou un trois-quarts pour les ladies). Critère-phare : le pantalon
est porté haut sur la taille.
4. La touche finale : les énOOrmes lunettes rondes (à côté, Harry Potter porte des lentilles). Si vous n’êtes pas myope,
il suffit de chausser les montures sans les verres. Pas besoin d’excuses : tout Séoul vous comprendra.
Photos : Gwenny NURTANTIO ©
En pratique
Les Coréens pratiquent peu l’anglais, mais avec un peu d’entrainement, vous arriverez à déchiffrer leur
syllabaire.