Yucatán, le décor parfait d’un authentique Zorro
Mérida, Valladolid,… Le style espagnol flotte dans l’air. Pourtant, tout vous rappelle que vous
êtes de l’autre côté de l’Atlantique. Depuis l’aéroport, vos yeux ont vu des piñatas comme autant de lampions sur la devanture
des magasins. Quelques masques de lucha libre, vendus taille small, pour les lutteurs en herbe. Et, par la porte
entrebâillée des maisons, des photos de l’ainée de famille toute endimanchée pour le grand jour de ses quinze ans.
Mexique, vous voici.
La cité des chevaux chapeautés
On surnomme Izamal la ville couleur maïs, par référence à la teinte de ses façades. Au centre-ville,
en porte-drapeau de ce style caractéristique, le couvent Saint-Antoine s’étend comme un espace irréel traversé de vent
et d’hirondelles. On n’entend rien que le pas des sabots sur le pavé, dans le lointain. Parce qu’à Izamal, rien de plus
normal que de se déplacer en calèche. Et avec classe, s’il vous plait : les chevaux eux-mêmes sont coiffés de chapeaux de
paille fleuris. Entre deux pâtés de maisons, le visiteur est presque étonné de se retrouver face à la pyramide maya
de Kinich Kakmo. Cachée au milieu de la bourgade coloniale, complètement libre d’accès et déjà reconquise par la végétation,
elle est un peu à l’image de la population : l’espagnol a beau être langue officielle, le peuple parle, de cœur, l’une des
60 langues indiennes toujours d’usage dans le pays. Sous le vernis, bat le pouls maya.
Sous les chapeaux, des crânes ornementés
Memento mori, souviens-toi que tu es mortel. Il serait difficile de l’oublier au Yucatán. En
particulier aux abords du grand site maya de Chichén Itzá. Voyez plutôt. Une pyramide haute de 365 marches. Des centaines
de colonnes plantées à l’orée du temple des Guerriers. Un vaste terrain de pok-ta-pok, ce basketball amélioré joué à la hanche
et sans pitié pour ses joueurs (l’important c’est de participer ? Connais pas). Dans un tel cadre, l’imaginaire collectif
se débride.
Du sommet des pyramides aux profondeurs de la terre
Vous rêvez de monter au sommet d’une pyramide maya, sans rampe et à la dure ?
Planifiez une excursion sur le site appelé Ek’Balam ("jaguar noir", bien que ses pierres centenaires soient restées d’une
blancheur intrigante). Un site époustouflant au sens premier du terme. L’astuce pour gambader d’un étage à l’autre ? Abordez
les marches de profil et montez en zigzag, du bord gauche au bord droit du large escalier, puis inversément.
Pour une expérience aquatique hors du commun, prenez la route du Gran Cenote, dans la région de Tulum.
Les cénotes sont de larges puits que les mayas tenaient pour des bouches sacrées communiquant avec le monde des morts.
Aujourd’hui, plusieurs de ces sites se sont ouverts aux nageurs. L’occasion unique de flotter entre ombre et lumière, suspendu
entre les stalactites du plafond et stalagmites des bas-fonds, en compagnie du menu fretin, voire même de quelques petites
tortues et de chauves-souris ensommeillées.
Le sable (à la) fin
Outre ses mille richesses archéologiques, le Yucatán s’offre le luxe de plages taillées tip-top pour un
fond d’écran Windows. Deux côtes qui nous ont émerveillés ? Cancún, où le sable est si fin qu’on croirait de la farine.
Et Cozumel, l’ile où s’essayer sans hésitation au snorkeling, au paddlesurfing et autres parasailings.
Croiser une raie à l’aube ou un iguane pendant la sieste, sérieusement ? Oui.
Texte : Yoneko NURTANTIO ©
Voyage réalisé en 2016