Amoureux de la faune désertique, vous allez succomber ! De Walvis Bay à Khorixas, vous croiserez moins
de bipèdes que de gazelles, de gnous et de suricates, le tout dans des paysages époustouflants. "Une dune, ce n’est jamais
qu’une dune" ? Détrompez-vous. Vous n’imaginez pas encore la multitude de formes, de couleurs et de textures que peuvent
prendre les paysages arides.
Best off du bestiaire namibien : où trouve-t-on…
Un élevage de mocassins ? Au ranch d’Otjiwarongo, dans l’élevage de crocodiles. Les reptiles ne vous
ont jamais fort inspiré ? Surmontez vos craintes pour caresser le museau du bébé croco qu’on vous présentera, c’est d’une douceur
inattendue. La dentition, en revanche, est déjà acérée comme il convient. Attention les doigts.
Des modèles qui posent pour les studios Disney ? Au Cheetah Conservation Fund, le centre qui lutte pour la protection
des guépards et leur réintroduction dans la savane.
Les Big Five de l’Afrique (lion, léopard, éléphant, buffle et rhino) ? Rendez-vous dans le Nord du pays, dans
l’époustouflant parc naturel d’Etosha. Ce safari a ceci de très poétique que l’on croise les animaux au hasard de sa route, sur
une réserve dont la superficie avoisine celle de la Belgique toute entière. Pour augmenter la probabilité de ces rencontres
magiques, la route relie les principaux points d’eau du parc. D’heure en heure, on y voit donc défiler les girafes, les hyènes,
puis les zèbres par troupeaux entiers.
Des saucisses à nageoires ? Des colonies d’otaries ont établi leur camp sur les rives de Cape Cross. Ici comme ailleurs,
c’est leur nombre qui épate. Elles sont des centaines à se dorer la pilule sur le sable, amorphes sauf lorsqu’il s’agit de plonger
audacieusement leurs 180 kilos d’amour dans les flots glacés. Les flamands roses, eux, attendent les beaux jours pour se montrer
au port de Walvis Bay (il ne doit pas faire trop frisquet pour que ces délicats volatiles s’y risquent).
Autres merveilles du Namib
Les femmes à la peau ocre. Prenez le temps de localiser Otjikandero Himba Orphan Village. Il n’est
pas simple à trouver (du moins, pas quand nous y sommes allés), mais même s’il vous coute un détour, faites-le. Les himbas sont
un peuple surprenant, qui inspire l’attachement dès les premières minutes. Pas la peine pour cela de se tartiner de l’argile
qui protège leurs peaux du soleil (tout le monde n’a pas l’audace de Murielle Robin en terre inconnue).
Un GPS préhistorique. Le site de Twyfelfontein est une petite merveille d’art rupestre en plein air, située près de célèbres
orgues de basalte. Les gravures détaillent une foule de représentations mi-géographiques mi-fantasmagoriques. Elles sont toutes
fascinantes, dès qu’on saisit que leur disposition s’inscrit dans un vaste plan de route qui indique les points d’eau et les
rassemblements d’animaux (parmi lesquels des espèces disparues et des chamanes métamorphosés).
Tout au long des routes du désert, les Namibiens ont improvisé des marchés artisanaux qui s’occupent très bien d’eux-mêmes.
Une plaque de tôle déposée sur un seau renversé fait office de présentoir, où l’on a disposé quelques pépites trouvées dans
le désert (ici une rose des sables, là une roche colorée). Une tirelire réceptionne les paiements des clients. La quintessence
du self-service.
Texte : Yoneko NURTANTIO ©
Voyage réalisé en 2012