Prenez de la hauteur
Empruntez le téléférique (tendrement appelé "ficelle") jusqu’aux hauteurs de la ville. Le quartier de
la Fourvière offre un large panorama sur la ville. Et une basilique(Notre-Dame de Fourvière)dont la splendeur est méconnue.
Il faut AB-SO-LU-MENT que vous voyiez ça. Un bâtiment presque faussement ancien (1872, c’était hier) et d’une beauté inédite.
Vitraux, lanternons, ronde-bosses, mais surtout, surtout : des mosaïques spectaculaires couleur pastel (rose, turquoise,… ça décoiffe).
Le folio précise "style néobyzantin". Nous, on croirait presque à l’œuvre d’un pointilliste. Les dorures en plus.
À ne pas manquer : sur le parvis, une installation retient notre attention.
Une frontière blanche tracée au sol sépare les mots WHAT WE KNOW (tournés vers l’extérieur) et WHAT WE BELIEVE
(regardant vers la basilique). Une inscription sobre, qui appartient à la série Taking Sides et conçue par Addam Yekutieli pour
questionner la notion de territorialité. Des œuvres à découvrir à travers le monde, au hasard des rues
(et sur le site de l’artiste).
Walls of fame
Aux abords de Lyon, il existe un quartier sorti des pinceaux de l’urbaniste Tony Garnier.
Comme un prélude aux Cités obscures de François Schuiten. Un dessin parfois naïf, mais surprenant par sa taille, sa diversité et
l’imaginaire qu’il déploie dans ce quartier de HLM standardisés.
En tram : RDV à l’arrêt États-Unis Tony Garnier (tram 4, direct depuis le Centre-Ville).
Des trompe-l’œil, on en croise aussi bien d’autres au Centre-Ville. Exemple-phare : la Fresque des Lyonnais, qui s’expose fièrement
entre la rue de la Martinière et le Quai Saint-Vincent. Lyon a nourri bien des célébrités – dont quelques pionniers de la
fiction tels Guignol, Saint-Exupéry ou encore les Frères Lumière. Et, bien entendu, l’enchanteur des papilles : Paul Bocuse en personne.
"Encore un peu de cervelle ?"
Côté gastronomie, il faut pourtant qu’on vous prévienne. Vous ne sortirez pas de Lyon sans vous être soumis
à l’exercice du bouchon (du quoi ?). Le bouchon, Messieurs Dames, n’est autre qu’une enseigne où l’on vous servira une
panoplie de viscères savamment préparés. Gras-double, pieds de mouton et cervelle de canut, la carte n’est pas franchement engageante.
Mais il faut être honnête : ce n’est pas aussi mauvais qu’il y parait.
Bon plan bouchon : la plupart des restaurants proposent des lunchs de deux ou trois plats pour des prix assez démocratiques.
Comptez un menu pour deux personnes – il y a de quoi faire.
Le grand secret
Et, tout autour des bouchons, c’est le Vieux-Lyon qui se déploie. De belles ruelles qui abritent des secrets
à percer. L’initié pousse çà et là des portes que rien ne distingue des autres, pour découvrir des passages qui conduisent
dans l’intimité des cours intérieures. On trouve un peu de tout dans ces passages appelés "traboules". Puits, tourelles, arcades,… et,
immanquablement, un appel au silence.
Quelques traboules à ne pas manquer : Rue du Bœuf n°14-16 | Rue Juiverie n°8 | Rue Saint-Jean n°28
Le génie urbanistique
Le coin verdure est immanquablement logé au parc de la Tête d’Or. Un lieu de villégiature qui offre
en plein Lyon un vaste zoo… entièrement gratuit. On rêverait d’y avoir bercé son enfance.
Lyon en pratique
Lyon est une destination toute trouvée pour un city-trip de trois jours. Si vous vous y rendez en voiture
depuis Paris ou Bruxelles, faites une halte à mi-chemin.
Notre suggestion coup de cœur pour une halte en Bourgogne : l’hospice de Beaune (aussi appelé Hôtel-Dieu).
Une success-story médiévale comme on en entend rarement. Ou comment Nicolas Rolin décide de mettre sa fortune au service
des plus démunis – et avec faste, s’il vous plait. Infrastructure, décor, personnel : le mécène choisit systématiquement l’excellence.
Mais il fait aussi de son établissement un modèle en termes de management. Il forme les religieuses à la pharmacologie.
Il fédère des donateurs autour de son projet. Il dote l’institution de propriétés foncières pour la rendre autonome et s’entoure
de vignerons renommés. Résultat ? Six siècles plus tard, les fûts beaunois se vendent toujours aux enchères et contribuent
au fonctionnement de l’hôpital actuel. Une visite marquante et un récit inspirant.
Texte : Yoneko NURTANTIO ©
City-trip réalisé en 2016