Cette année, les choses vont changer. C’est clair. De un, vous serez capable
de concocter des merveilles avec une boite de thon, deux asperges et une échalote.
Mais en plus, vous saurez énumérer les pays baltes dans le bon ordre. Si, si. Réponse en fin de post.
Vilnius
Photos : Gwenny NURTANTIO ©
Y a-t-il plus petit que Monaco, le Vatican ou le
Liechtenstein ?
Oui, si vous tenez compte du Montmartre lituanien. Uzupis de son petit nom, le fief tient en seulement 0,6 km². C’est un étonnant
quartier de Vilnius, qui s’est autoproclamé "République des artistes" et a érigé sa propre Constitution. Où l’on peut d’ailleurs
lire : L’Homme a le droit de fêter ou de ne pas fêter son anniversaire. Le chat a le droit de ne pas aimer son maitre mais doit le
soutenir dans les moments difficiles. L’Homme a le droit de comprendre. L’Homme a le droit de ne rien comprendre du tout.
Passez le petit pont qui le sépare de la capitale placide. C’est sur l’autre rive du fleuve, côté Vilnius, que vous entendrez parler
du joli métier de pêcheur d’ambre – il faut croire que certains plongeons en mer baltique rapportent gros. Et les boutiques
d’orfèvres dans ce domaine en valent franchement le détour. Si vous êtes blasé de Cartier et de Bulgari ou des broches
"mygale en diamants", les pendentifs "moustiques fossilisés" renouvelleront votre inspiration.
Enfin, une halte s’impose chez Dione© pour ses improbables crèmes glacées. Et pour vous, ce sera gout popcorn, liqueur
d’œuf ou pomme-carotte ?
Le détour lituanien : la colline aux croix de Šiauliai (dites Show-l’ail).
Photos : Gwenny NURTANTIO ©
Riga
Photos : Gwenny NURTANTIO ©
"Lorsque je rêve de quitter la Belgique pour m’installer dans ce pays, je me répète : l’hiver à Riga, ça
dure six mois ! Il faut bien se raisonner". Parce que la Lettonie a de quoi faire chavirer nos cœurs :
Bruxelles nous avait rendus
sensibles à l’Art nouveau. Et voilà que Riga bouleverse nos repères avec son Jugendstil décoiffant. Côté belge, Victor
Horta évoquait son travail d’architecte en affirmant : "Ce n’est pas la fleur, moi, que j’aime à prendre comme élément de décor, c’est
la tige[1]." Les Lettons, eux, n’ont pas trouvé utile de choisir. Ils prennent non seulement la tige, mais aussi la fleur, les
feuilles et tout ce qui s’en suit. Le maitre-mot des grandes façades ? Luxuriance. Bestiaire mythologique, masques de théâtre
monumentaux, ornements scandinaves,… Le spectacle est dans la rue.
Une autre interprétation du terme "monumental" se donne à voir dans les halles de la ville. Quatre anciens hangars à zeppelins
aujourd’hui reconquis par les maraichers et les négociants de toute trempe. Plongée locale qui offre quelques vues étonnantes,
comme ces seaux de plage avec leurs bouquets de poissons séchés.
Le détour letton : le musée du KGB de Riga
Tallinn
Photos : Gwenny NURTANTIO ©
Tallinn est de taille idéale pour les balades d’été (ça monte et ça descend, mais c’est charmant).
Vous vous interrogez encore sur les couleurs-phares de cette saison ? Toutes les réponses sont bonnes au milieu
des centaines de fleurs qui embaument la place Viru. Ce sera le rouge, le violet, l’indigo ou même le potiron si ça vous chante.
Au retour de Tallinn, pas de doute : on retrouve le joli vase en cristal qu’on avait oublié et on le remplit de brassées de fleurs.
Pas besoin de montages sophistiqués : les demoiselles des champs seront du plus bel effet à votre retour de vacances.
De quoi faire durer le plaisir jusque dans ses pénates.
Le détour estonien : pour parfaire son trip baltique en toute sérénité, on s’offre un détour dans un
thalasso de Pärnu ("Parnou").
Finalement ?
Pour placer le trio baltique dans le bon ordre, retenez ceci : ils sont classés dans l’ordre
alphabétique du Nord au Sud (Estonie, Lettonie, Lituanie). Pour leurs capitales, on mémorise "TRV ou T’es Hervé"
(Tallinn, Riga, Vilnius). Le tour est joué.
En pratique
Comptez une dizaine de jours pour découvrir à votre aise trois petites perles sur la mer Baltique.
Pour prolonger le voyage, embarquez dans le ferry de Tallinn à destination de Helsinki ou
Stockholm.
[1] Victor Horta à Hector Guimard en 1899 (cité par Isabelle de Pange et Cécile van Praet-Schaak, 400 façades étonnantes
à Bruxelles, éd. Aparté, Bruxelles, 2003, p. 24)
Texte : Yoneko NURTANTIO ©
Voyage réalisé en 2014