Les 4 éléments se déchainent en terre viking
Un drôle de pays, l’Islande. Certes très photogénique, avec ses cieux tourmentés qui planent sur des paysages lunaires. Mais de là à rejoindre l’engouement général pour cette destination hype… Pour nous, l’Islande, c’est : NON, définitivement non pour le climat : on y va en été si on veut connaitre la canicule – 18°C en termes locaux – et on supporte son poncho pluie sans chicaner – ça ne fait que deux jours qu’il pleut, mauviette ! Mais OUI pour les vacances nature, le bol d’air frais et la découverte. NON pour le grand tour à pied ou à vélo (cf. supra, déluges, ponchos et chaussettes qui refusent de sécher). Mais OUI pour une découverte en voiture (et vu qu’il n’y a qu’une route qui fasse le tour de l’ile, pas moyen de se tromper).
Air
Attention les narines. Les marmites de boue fumantes de Námafjall font planer dans l’air une terrible odeur de soufre. Pas de meilleur coupe-faim que ces miasmes tenaces. Mais le spectacle est étonnant. La vapeur blanche qui s’élève au-dessus du sable argileux rappelle curieusement les trains des Westerns. Et avec des lunettes polarisantes, c’est encore plus beau.
Eau
Le plongeon dans un lagon est un must absolu. Oubliez les centres thermaux trop prisés, et optez
pour le local. Si vous aviez perdu l’habitude de vous baigner en plein air, prenez courage en poussant un "Grumpf !" de viking
avant de vous mettre à l’eau. C’est sensationnel.
Tout au long de votre route, admirez les chutes d’eau qui dégringolent des hauteurs qui vous surplombent, avant de découvrir
les magistrales Detifoss (la cascade la plus large d’Europe) Godafoss (la cascade des dieux) et Gullfoss. L’une d’elles pourrait
même vous faire le plaisir de se parer d’un arc-en-ciel. Et votre sens linguistique a vu juste : pour repérer les points d’eau,
entourez sur la carte tous les mots qui se terminent en -foss (qui signifie "cascade").
Enfin, vous trouverez l’eau sous sa forme la plus pure aux glaciers de Jökulsárlón. Un ballet d’icebergs qui évoluent
sur un lac turquoise, sans un bruit. Sans hésiter le site islandais qui a notre préférence.
Terre
Les falaises et les plages de sable noir sont pléthore. Guettez tout particulièrement les macareux – les
fans de dessins animés se rappelleront les délicieux accents du capitaine Anatole. Ils nichent dans les orgues basaltiques de
Reynisfjara. Plus petits qu’on s’y attendrait, mais aussi craquants que leurs répliques dans les boutiques à souvenirs.
N’oubliez pas de faire un saut à Thingvellir pour voir de vos yeux la jonction tectonique de l’Amérique et de l’Europe, où les
deux continents s’éloignent chaque année un peu plus.
Feu
Les geysers du monde entier tirent leur nom de Geysir. Ce site est localisé sur le Cercle d’Or, la boucle
de 300km qui prend son départ à Reykjavik et qui fait office de Mini-Europe islandais : le condensé du pays, avec juste un peu
plus de touristes. C’est le tour à faire si vous n’êtes de passage que pour deux petits jours. Geysir et, un peu plus loin,
Strokkur, ont vraiment tout d’un parc aménagé pour les visiteurs, barrières de sécurité et mugs "I was here" à l’appui.
Le plus curieux, c’est que l’attraction elle-même semble programmée à heure fixe : toutes les vingt minutes, une bulle d’eau se
forme au sol et gonfle avant d’exploser en un jet vertigineux. Et pourtant, ça, c’est 100% naturel.
Si l’activité géothermique vous impressionne, elle n’aura plus de secret pour vous après la visite de la centrale de Krafla.
D’énormes tuyaux jaillissent du complexe, quadrillent les alentours et disparaissent aux quatre coins du paysage. Pour conduire
la fée électricité dans tous les foyers.
Un dernier highlight ? On le choisit tout spécialement pour les cinéastes dans l’âme. Ils trouveront leur bonheur à Leirhnjúkur,
le site parfait pour le tournage d’un blockbuster post-apocalyptique (ou pour découvrir en vrai de vrai des solfatares,
de sols fissurés et fumants et des marmites bouillonnantes d’eau et de boue).
Texte : Yoneko NURTANTIO ©
Voyage réalisé en 2015