Un pop-up à la John Soane…
On était tombés amoureux des collections éclectiques de la maison londonienne de Sir John Soane. Et aujourd'hui, la langue allemande vient à la rescousse pour décrire notre émerveillement devant ce vaste cabinet de curiosités parisien. "Wunderkammer". C'est ce sentiment de "wunder", de merveilleux, qui nous saisit au Grand Palais. Ici, une tunique talismanique du Sénégal ; là, un crâne tatoué; plus loin, une carte de navigation faite de roseaux. Bas les pattes aux spéculateurs : au Grand Palais, c’est le savant curieux de tout qui a pris les rênes.
… ou un jeu de dominos ?
Carambolages est plus qu’un cabinet de curiosités. C’est un labyrinthe construit comme un rêve. Les œuvres ne s’y enchainent pas suivant une logique cartésienne, mais par association d’idées. Une courbe, un chien, une couleur, un plumage, une texture,… Le regard bondit sur ces répétitions qui l’étonnent et le conduisent de tableau en retable. On passe d’une époque, d’un continent à l’autre, en se jouant des catégories établies. L’intuition est tellement plus amusante.
Carambolez !
Le corps humain est l’épine dorsale de Carambolages. Et ce, du sublime au sordide. On ne saurait dès lors "aimer" toutes les pièces présentées. Mais passé cette appréhension, l’expo a un véritable mérite : celui d’un jeu qui exerce notre regard à vagabonder d’une façon nouvelle.
Notre carambolage :
Crédits photographiques (sites consultés le 15/04/2016):
- "Listen to your eyes" (photo Frédéric Fleury)
- "Buisson (ou paradis) d’oiseaux",
v. 1890, et Masque Cara grande, ype, Apyãwa ou Tapirapé, Mato Grosso, v. 1960-1970 ; photos Grand Palais
- "La grande ourse, le soleil et la lune", Corée, époque choson, 19e siècle (photo Musée
Guimet, Paris, RMN) ; Alain Fleisher, "Plis et replis du rêve", 2015, vidéo (photo Jean-Yves et Nicolas Dubois)
- Carte de navigation, Océanie
(photo API Grand Palais)
- Braco Dimitrijevic, "4+4 = 9. Post Historical Mathematics",
2013 (photo Paul Dykes ©)
Texte : Yoneko NURTANTIO ©
Avril 2016